dimanche 21 avril 2013

~~ SAN MICHELE - Venise ~~




Ce dimanche 21 Avril, le Vaporetto nous cueille comme chaque matin au Miramare pour nous déposer sur l'île la plus paisible de la lagune, SAN MICHELE, le cimetière de Venise. La façade blanche de l'Eglise San Michele in Isola accueille le voyageur à proximité du débarcadère. Sa construction fut initiée en 1469.





Autrefois, les défunts de Venise étaient enterrés dans les petits cimetières paroissiaux autour des chapelles de la ville. A partir du XVIII° siècle, ils devinrent trop petits, et pour des raisons d'hygiène évidentes dans ce milieu lagunaire, c'est Napoléon, alors maître de la ville, qui confia en 1804 à l'architecte Gian Antonio Selva la réalisation du nouveau grand cimetière sur l'île SAN MICHELE. 





























La partie catholique du cimetière est la plus grande. Dans la zone orthodoxe sont inhumés Igor Stravinsky et son épouse Vera. Y repose aussi le poète russe Joseph Brodsky, né à Leningrad en 1940, mort à New York en 1996, mais enterré ici à San Michele parce qu'il aimait tout particulièrement l'Italie, tout comme la traduction de ses poèmes en italien.

""Entends-tu, entends-tu dans les taillis le chant des enfants,
Ces voix qui s'élèvent au-dessus des arbres d'argent,
Se perdent dans la nuit prochaine, se taisent lentement
Et se confondent avec le ciel qu'efface la nuit...""

(Joseph BRODSKY - Passent les Nuages)






Dans la partie protestante repose un autre poète et musicien américain né dans l'Idaho en 1885 et mort à Venise le 1er novembre 1972, Ezra Pound :

""Ce que tu aimes vraiment demeure, le reste est scorie. 
Ce que tu aimes vraiment ne te sera pas ravi. 
Ce que tu aimes vraiment est ton juste héritage"" 

(Ezra Pound - Cantos)











Parmi les artistes qui reposent ici, le peintre français Léon Gischia (1903-1991), mais aussi   Christian Doppler (1803 - 1953), le découvreur de l'effet "doppler". 





""De la plante araucaria les feuilles sont rouges, épaisses et duveteuses, un peu grasses et brunes. Elles ornent les cimetières, la tombe des pêcheurs morts depuis longtemps qui, durant des siècles, se promenèrent sur cette côte encore sauvage et douce. "" (Jean Genet - Journal du voleur - 1949)













































































Peu de monde ce dimanche dans les allées du cimetière San Michele, peu de monde debout s'entend... Le temps ici est suspendu au coeur de l'île, et dans chacune de ses artères où circule à pas feutrés le souvenir de vies pétrifiées, de sommeils rangés dans les allées comme une armée uniforme et singulière alignée pour célébrer enfin une paix, l'ultime paix égalitaire sur la der des terres... Demain, nous quitterons Venise avec le souvenir presque joyeux  de San Michele, l'île paisiblissime de la lagune. Cap vers l'est toujours. Ciao Italia, bonjour la Slovénie...

Page suivante : ~~ PIRAN - SLOVENIE ~~


Aucun commentaire: