vendredi 4 novembre 2016

LA ROUTE DE MONCHIQUE


Il existe autant de façons de voyager que de voyageurs. Notre route nous mène le plus souvent au hasard de nos humeurs. L'itinéraire programmé peut être modifié à tout moment. La règle première est de sortir des sentiers battus sans pour autant passer à côté des merveilles d'une ville ou d'une région. Parfois la merveille n'est dans aucun guide. Elle nous surprend ce soir avec un coucher de soleil flamboyant dans les feuillages de grands eucalyptus sur une petite route perdue de l'Alentejo... Ni camping ni gîte alentour. Le premier village est AMOREIRAS-GARE à quelques kilomètres vers le sud...




AMOREIRAS-GARE est un village sur la ligne ferroviaire qui va de FARO à LISBONNE. Mais aucun train en vue quand nous arrivons dans cette charmante petite gare de campagne. L'animation se concentre au Café "O JARDIM", c'est là que nous dînons: une assiette de porc à l'alentejana et un bon verre de rouge qui doit friser les 14°. Cela m'aidera sans doute à ronronner: c'est bien connu, un captain ne ronfle pas, il ronronne tout bonnement... Quand Karine choisit le vin, c'est du rouge assuré. Au Portugal, je choisis pour ma part systématiquement du vino verde: c'est frais et pétillant, et probablement que cela fait ronronner plus légèrement... Le vino verde attendra demain ou un autre jour.

L'aubergiste me dit que nous pouvons passer la nuit devant son bar ou n'importe où dans le village sans le moindre problème.

Nous choisissons une rue adjacente, tout près d'un petit salon d'esthétique et de soins homéopathiques. C'est l'heure de la fermeture et on essaiera le "tratamento anti-celulite" la "depilaçõe", la "limpeza de pele" une prochaine fois...



C'est la camionnette du boulanger qui nous réveille tout près de la jolie gare d'AMOREIRAS, avec ses bonnes odeurs de pain tiède dans un petit matin bleuté. Karine choisit les 3 dernières brioches, sans risque de faire ronronner davantage le captain guilleret comme un gardon de l'Alentejo après une bonne nuit fraîche-à-point d'automne. Notre règle première est donc de voyager tant que faire se peut loin des sentiers battus, mais l'autre règle première ex-aequo est de voyager le plus discrètement possible, sans bruit, d'essayer de passer inaperçu sans troubler la tranquillité d'un lieu. On ne vous interdira jamais le bivouac discret d'une nuit. Il faut bien faire la différence entre le bivouac d'une nuit et le camping sauvage de plusieurs jours et comprendre que ce dernier soit parfois interdit. Au Portugal, les campings sont délicieux à cette saison. Les parcs de stationnement pour les campings-cars sont nombreux et bien pratiques. Nous ne les utilisons pratiquement jamais mais ils font le bonheur des voyageurs à l'esprit plus grégaire.





AMOREIRAS-GARE est un petit village mais nous y avons recensé au moins 4 bars. Celui-ci est tout ce qu'il y a de plus sympathique et c'est là que nous prenons notre "galao" matinal traditionnel accompagné des brioches achetées à la camionnette du boulanger.

Et partout au Portugal, le réseau wi-fi est gratuit et performant. Guy et Joëlle oublieraient ici tous leurs problèmes de connexion informatique...

Avec l'aide de maman, on se fait toute belle avant de sauter dans le mini-bus de ramassage scolaire qui va s'arrêter juste devant le café dans quelques minutes.



Au Portugal, on vous racontera toujours une petite histoire de France, pour y avoir séjourné ou y compter des parents ou des amis. Cette fois, Sara nous parle de la Suisse et de l'unique souvenir d'enfance qu'elle en a gardé, celui d'un cygne inquisiteur qui en pinçait pour sa menotte lors d'une lointaine promenade avec sa maman sur les rives du lac de Neuchâtel.

Un grand merci pour l'accueil, muito obrigado, nous repasserons vous dire bonjour en remontant vers la France.

Nous reprenons notre route cap au sud, la campagne est très belle, et les villages incitent à la pause. 

Nous nous garons (discrètement) au pied du village de São Martinho das Amoreiras le temps de saluer son joli clocher et une charmante dame qui nous sourit alors que nous photographions les fleurs de son jardin. 





L'ALENTEJO est le pays du chêne-liège par excellence. Autrefois principalement utilisé pour la fabrication des bouchons, le liège s'avère être un excellent matériau dans d'autres domaines, isolation des aménagements intérieurs, semelles de chaussure, mobilier, fabrication de kayaks. C'est de plus un matériau recyclable, biodégradable. Le chêne est reconnu aussi pour sa faculté à préserver la biodiversité. ""Qui pense à ses petits-enfants plante un chêne-liège"" (dicton de l'Alentejo).

Les chênes de l'Alentejo font du Portugal le premier producteur mondial de liège avec près de 160.000 tonnes par an. Mais c'est un vénérable eucalyptus qui nous accueille à l'entrée de MONCHIQUE. Bye bye Alentejo, nous voilà maintenant au nord de l'Algarve.

Voilà une bonne leçon de portugais pour les bons élèves et les autres qui commencent à se rendre compte que cette langue n'est pas si difficile et qui deviennent au fil du blog de bons élèves eux aussi, comme Marieck et Brigitte qui attendent notre retour au bercail pour faire des emplettes dans la collection de bijoux du captain. Merci les filles pour vos commandes. Et saluons ce bel "eucalyptus globulus labill" du Centre de Santé de MONCHIQUE, ses 5.8 mètres de périmètre à la base et sa hauteur avoisinant les 40 mètres, dernières mesures faites en 2010.

Tout près de l'eucalyptus du Centre de Santé de MONCHIQUE, une "FAMEL ZUNDAPP" fabriquée au Portugal jusqu'en 2002 avec le fameux moteur allemand Zundapp de 50cc. Elles sont encore nombreuses à rouler dans le pays ces increvables motocyclettes...

Dans les ruelles de MONCHIQUE, un massif de citronnelle, une de mes infusions préférées avec sa délicieuse couleur de miel...

"Em cada esquina um amigo", "à chaque coin (de rue) un ami", encore une leçon facile et poétique dans les ruelles de MONCHIQUE.

BARLEFANTE, Bar de l'éléphant. Difficile de louper un éléphant à MONCHIQUE, de nombreuses flèches mènent à ce bar original et sympathique où nous allons prendre notre deuxième et dernier "galao" de la journée, sans sucre, il ne faut pas abuser des bonnes choses...

Accueil charmant et souriant au BARLEFANTE à Monchique...



















Une petite heure de bonheur paisible au BARLEFANTE, avec, inutile de le préciser, la connexion gratuite qui permet à Karine de recevoir une énième vidéo de SPI, comme SPInnaker, mais surtout SPI comme Sa Princesse Ilyana bien sûr...

Un matou s'étire après avoir attendu près d'une heure sur sa fenêtre notre sortie de LEFANTE...

Comme nous, un toutou s'apprête à reprendre la route du sud vers les rivages d'Algarve que nous atteindrons peut-être ensemble en fin de journée...

En voilà deux qui ont dû rouler aussi vers les beaux rivages de l'Algarve. L'heure de la retraite a sonné pour eux aussi, adieu jeunesse en roues-libres et longues échappées-belles...





Même au coeur de l'automne, le printemps fleurit à MONCHIQUE...

L'hiver a été plutôt pluvieux au Portugal et en Algarve. Cela n'a hélas pas empêché les incendies au printemps et en été, du nord au sud du pays, comme ici en Algarve sur les contreforts de la Sierra de MONCHIQUE...























Prudence donc en toute saison et particulièrement en été avec le feu. Il faudra penser à cette menace si d'aventure vous voudriez comme nous acheter un bien à la campagne. Le petit paradis pourra se transformer en désolation l'espace d'une étincelle. Pour l'heure, adieu Octobre, bonjour Novembre, les rivages d'Algarve nous attendent... Ce soir nous dormirons au bord de l'eau entre Sagres et Lagos...





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