Tout près de Fethiye et loin de l'agitation touristique de certains sites comme Ephèse, perdues dans un sous-bois de pins sur un sommet qui frise les 1000 mètres, les ruines de KADYANDA nous offrent une merveilleuse promenade matinale. Coup de coeur!!!
A vol d'oiseau, 15 kilomètres séparent Fethiye de KADYANDA, et près du double par la route. Il faudra compter 1 heure de trajet par de jolies petites routes qui mènent à Yesilüzümlü. On dépasse ce village. On roule ensuite en direction de Ortaköy pendant 6 kilomètres, puis on prend à droite une piste mal signalée qui mène à KADYANDA.
Au terminus de la piste longue d'une dizaine de kilomètres, cet adorable toutou nous accueille. Il est arrivé là de bon matin avec le gardien des lieux et il redescendra dans la vallée en fin de journée avec son maître. Nous nous acquittons d'un ticket d'entrée de 5 TL (5 Livres turques = 1,80 euros par personne), le même tarif qu'à Kayaköy le village fantôme, et que pour la plupart des sites en Turquie.
En Turquie, "CHIEN" se dit "KÖPEK". On a envie de passer un collier au cou de celui-ci et de continuer notre équipée à 3 à travers la Turquie. On aurait bien sûr appelé notre nouvel équipier "KÖPEK" même si il vaut largement plus que cela...
Le gardien nous indique le chemin qui se perd sous les brindilles. Le charme est total . A cette heure matinale, nous sommes les seuls visiteurs.
Le temps s'est arrêté à Kadyanda. Aucun bruit sauf le chant des oiseaux. Les vestiges sont épars, comme un immense puzzle de pierres, de signes, de messages sacrés qu'on espère figés à jamais. L'esprit se perd avec délice dans les dédales mystérieux de l'Histoire...
Bien sûr, d'autres voyageurs sont passés ici, dont Charles Fellow qui fouilla superficiellement le site en 1840, rapatriant au passage quelques sculptures qui se trouvent aujourd'hui au British Museum de Londres. Une sculpture dans un Musée, c'est comme un poisson rouge dans un bocal... Aujourd'hui, les traces de fouilles sont très rares à Kadyanda et il y a probablement des merveilles cachées à découvrir, et à exposer sur place bien sûr... et sans bocal!!!
Prudence en se promenant sur le site aux alentours des immenses citernes romaines. Certaines recueillent encore magiquement les eaux pluviales, nous pouvons passer la tête et l'objectif à travers des orifices que rien ne protège. Cela tombe bien, nous n'aimons pas les garde-fous, parce que nous ne sommes pas trop fous et que cela pourrait dénaturer la beauté originelle du site. Mais si vous venez ici avec des enfants en bas-âge ou des chenapans turbulents, mieux vaudra les tenir en laisse comme le petit Köpek qui veille sur les lieux avec son maître.
Heureusement Karine a dépassé l'âge du chenapan turbulent, plus besoin de la tenir en laisse, et elle s'avance prudemment entre deux orifices...
Un figuier prend racine dans les pierres d'un plafond de citerne effondré...
Tout ici est magie et merveille. On caresse de la main un fragment de pierre qui a traversé les siècles... Le bras frissonne...
Si le site a été peuplé à une époque antérieure, la plupart des vestiges de Kadyanda datent du Vème siècle avant Jésus-Christ. Aujourd'hui, la forêt épouse la pierre, la nature enlace l'histoire, une histoire d'amour qui se meurt infiniment dans une senteur de pinède...
Il faut aller sans tarder savourer le charme paisible de Kadyanda avant que la piste soit goudronnée et qu'elle déverse comme à Ephèse ses flots de touristes dans une noria de cars pullman. Trop de tourisme tue le charme. Demain, nous découvrirons d'autres merveilles sur la route qui mène à Kaş,
à une centaine de kilomètres au sud-est de Fethiye.
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